L’anxiété est un sentiment que nous avons tous connu à un moment donné de notre vie. C’est cette sensation d’être constamment sur le qui-vive, d’avoir l’impression que quelque chose de terrible va se produire à tout moment, même si rien ne semble justifier cette inquiétude.
Peut-être vous reconnaitrez vous ?
Votre coeur palpite,
Vous avez la gorge nouée ce qui vous bloque la respiration,
Vos intestins se contractent.
Il vous faut prendre la fuite immédiatement.
Eprouver de l'anxiété au quotidien est une véritable épreuve dans une vie. Et peut se transformer en crises de panique, sans que l'on ne comprenne exactement les rouages qui sont à l'oeuvre pour que nous ressentions cela.
Mais d’où vient cette anxiété, et comment pouvons-nous la gérer au quotidien ?
Le petit hamster
L’anxiété, c’est comme un petit hamster qui court dans une roue à l’intérieur de notre corps. Il court et court, sans jamais s’arrêter, même si nous essayons de lui donner une carotte ou une feuille de salade pour qu'il se calme. Non, ce hamster est un marathonien de la roue, et il ne s’arrêtera pas tant que nous ne lui donnons pas une bonne raison de le faire.
Nous avons des pensées négatives qui surgissent, souvent à des moments inopportuns, comme lorsque nous sommes sur le point de nous endormir ou lorsque nous essayons de nous concentrer sur une tâche importante. Ces pensées peuvent être des soucis financiers, des problèmes de travail, des relations compliquées ou même des préoccupations plus existentielles sur la vie et la mort. Quoi qu'il en soit, ces pensées déclenchent une réponse de notre corps, qui commence à produire des hormones du stress comme le cortisol et l'adrénaline par le biais du système nerveux autonome.
Et le petit hamster se met alors à courir, dopé par ce puissant carburant.
L'anxiété n'est pas QUE dans votre esprit
Ce qui se déclenche alors peut être comparé à un réflexe de survie, la réaction à un danger de mort. C'est un mécanisme très ancien de notre corps qui a évolué pour nous protéger contre les dangers de l'environnement, tels que les prédateurs et les dangers naturels.
Ce qu'il se passe, c'est que notre cerveau va tenter une prédiction en fonction des messages internes (du corps) et externes de manière à fournir la réponse la plus efficace (en termes de rapport énergie dépensée / bénéfices attendu). Une réaction tout à fait naturelle qui active votre système nerveux autonome (respiration, digestion etc), à votre insu donc, et induit chez vous une réponse comportementale de type Lutte (je me prépare au combat) - Fuite (je me prépare à déguerpir) - Inhibition (la meilleure stratégie est de faire le mort).
Tout cela parfois sans raison apparente, ce qui se révèle particulièrement incompréhensible, vous en conviendrez. Ce que vous commencez à comprendre en revanche, c'est que tout ne se joue pas dans notre cerveau.
Un message du corps excessif
L'anxiété survient alors lorsque le cerveau anticipe une dépense d'énergie trop importante dans un laps de temps trop court pour que nous puissions y répondre correctement. On étouffe. C'est cette sensation de trop-plein dont nous avons discuté plus haut et qui lance le petit hamster dans sa cavalcade. Le signal d'alarme a été enclenché.
Notre cerveau va alors tenter de nous protéger. Il s'appuie pour cela sur un vécu, sur des expériences qui lui ont permis de se maintenir en vie et qui ont été gravé comme efficaces dans notre passé. Et ce sont ces réactions anciennes, ces comportements pré-enregistrés qui peuvent ne pas convenir, qui sont une réponse inadapté à ce que nous vivons.
Quand je dis gravé, ce n'est pas une métaphore : les circuits neuronaux existent bel et bien dans notre tête. La bonne nouvelle, c'est que nous pouvons enregistrer de nouveaux circuits, plus efficients, pour ne jamais retourner dans les anciennes ornière. Quel est l'ingrédient de cela ? Comment notre cerveau a t'il enregistré ces mécanismes comportementaux si profondément que nous y retournons à chaque fois ?
La clef de voûte de cela est l'émotion.
La place de l'émotion
Le système nerveux autonome, qui gère la production des hormones du stress, est sous le contrôle direct du cerveau limbique, aussi appelé cerveau émotionnel. C'est la zone rose de l'image ci dessous.
Ce cerveau est responsable des fonctions subconscientes telles que l'homéostasie et la régulation des paramètres chimiques qui maintiennent l'équilibre physiologique du corps. Il constitue également votre centre émotionnel.
Si vous vous remémorez des souvenirs anciens, vous vous rendrez compte qu'ils sont souvent associés à une émotion forte. Cela peut être de la peur, un sentiment d'abandon, l'excitation d'une découverte, de l'injustice, une satisfaction intense etc.. Ces souvenirs teinté d'un haut niveau d'émotions ont rejoint notre mémoire procédurale. L'autre manière d'imprimer du souvenir dans cette mémoire est la répétition d'experiences constantes et cohérentes (comme lorsque l'on apprend a faire du vélo, à nager etc ...)
Maintenat, imaginez ce qui a été gravé en vous lorsque vous n'étiez qu'un enfant, sans mécanisme de défense, sans aucun préjugé, totalement tributaire des autres ?
Une émotion ne nait pas dans notre esprit. Comme l'explique Lisa Feldman Barret, neuroscientifique et enseignante de psychologie américaine, une émotion est la façon dont notre cerveau va interpréter les messages du corps combinés aux stimuli externes (dont les 5 sens connu, et ceux que nous ne connaissons pas encore). Le cerveau observe ces messages et anticipe l'énergie nécessaire pour répondre à ces stimuli (on parle de prédiction).
L'émotion qui nait peut être considéré comme le fil conducteur de la réponse à apporter à la situation. Tout notre corps se met en branle au rythme dicté par cette émotion. Et plus celle-ci est forte, plus notre cerveau sera enclin à modifier les circuits neuronaux pour enregistrer cette méthode efficace qui nous a maintenu en vie selon la loi de Hebb.
Les émotions de survie (Peur, colère, hostilité etc...) s'opposent par essence à votre mieux être, car elles ne préparent le corps qu'à une chose : gérer l'urgence par le combat ou la fuite. Elles ne laissent aucune place à la guérison ou aux nouvelles alternatives.
Mais nous ne sommes pas esclaves de nos émotions, elles peuvent être observées, comprises, analysées et donc maîtrisées. Cette capacité prend le nom d'intelligence émotionnelle. Et elle est à portée de chacun d'entre nous.
Que faire ?
Voici quelques conseils du quotidien pour gérer au mieux cette anxiété :
1 - Toujours privilégier l'ancrage
Trouver de la sécurité dans le moment présent en se connecter avec son corps (Attention, la sentiment de sécurité peut parfois être mentale, c'est ce qu'on appelle un système de défense, mais pour soigner l'anxiété, il s'agit de renouer avec le corps).
S'adapter : regarder autour de vous avec des mouvements doux de la tête. Identifiez une chose de votre environnement qui vous plaît ou vous rassure
Bouger : levez-vous , marchez un peu et connectez-vous à vos appuis en plantant vos pieds dans le sol ou en adoptant une légère flexion des jambes. L'idée : vous reconnecter à la terre, à ces muscles moteurs par excellence.
Respirer : Cohérence cardiaque. J'inspire 5 sec, j'expire 5 sec pendant 5 minutes. Je ressens l'air traverser mes narine, ma gorge et emplir mes poumons.
2 - Soigner votre intérieur
Faire les choses les plus simples en conscience, faire toujours de son mieux dans chaque facette de sa vie (manger, lire, communiquer etc...)
Prenez votre cerveau à contrepied en conscientisant ce qui pourrait vous arriver de pire et de meilleur dans cette situation. Cela aide généralement à ramener de la rationalité au cerveau, à ouvrir les nouvelles alternatives et in fine à créer les nouveaux circuits neuronaux. Essayez d'identifier l'émotion sous-jacente et emmenez la doucement avec vous pour mieux l'adopter et la reconsidérer.
Cultiver la contemplation et votre capacité à vous émerveiller : Emballez-vous !
La prochaine fois que vous éprouvez une angoisse intense, demandez-vous "Cette cause pourrait-elle etre purement physique ? Mon corps ne me parlerait-il-pas ? Puis je transformer cette souffrance émotionnelle en malaise physique ?"
3 - Soyez bienveillant avec vous
Gardez toujours à l'esprit que l'anxiété est une manifestation caractéristique de l'être humain. Sans elle, nous deviendrons froids et calculateur. Alors soyons humain et identifions le bon côté de l'anxiété, celui de nous préparer pour mieux exécuter nos actions. L'anxiété est une protection. Il s'agit donc de faire la paix avec son anxiété en l'observant, en identifiant à quels mécanismes physiques ou psychiques elle répond.
Et comme je vous le dis à chaque séance, l'essentiel n'est pas de se rappeler la cause mais de s'autoréguler dans ce contexte émotionnel dans le moment présent.
Il existe des solutions. La kinésiologie me permet d'accompagner mes clients vers une disparition de leur anxiété en douceur en exploitant le pouvoir des émotions combiné à la réflexologie.
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